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« Comprendre les émissions de Scope 3 est essentiel pour toute entreprise qui souhaite sérieusement réduire son impact environnemental. »
Pour de nombreuses entreprises européennes, mesurer avec précision les émissions de gaz à effet de serre (GES) deviendra bientôt une obligation légale dans le cadre de la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD).
Par ailleurs, des stratégies efficaces de réduction des émissions deviennent indispensables pour rester compétitif sur un marché où clients et partenaires de la chaîne de valeur exigent transparence et responsabilité environnementale.
Pour soutenir les efforts en matière de durabilité d’entreprise, il est crucial de bien comprendre les origines des émissions de GES de votre organisation.
Dans l’article précédent de cette série, nous avons exploré les émissions des Scopes 1 et 2 telles que définies par le Protocole GES.
Dans cet article, nous abordons les défis et les bénéfices liés à la mesure et au reporting des émissions du Scope 3, ainsi que les bonnes pratiques pour les calculer.
Quelle est la différence entre les émissions des Scopes 1, 2 et 3 ?
Les Scopes 1 et 2 concernent les émissions générées par des sources appartenant à votre entreprise ou sous son contrôle direct. Le Scope 3, en revanche, regroupe toutes les émissions indirectes qui se produisent dans toute la chaîne de valeur de l’entreprise, mais sur lesquelles elle n’a pas de contrôle direct.
Le Scope 3 se compose de 15 catégories d’émissions, englobant les émissions en amont et en aval.
Cela peut inclure, par exemple, les opérations des fournisseurs, l’utilisation des produits par les clients, ou encore les trajets domicile-travail des salariés. Ces types d’émissions représentent souvent la majeure partie de l’empreinte carbone d’une entreprise, soit environ les trois quarts de ses émissions totales.
Faut-il déclarer les émissions de votre Scope 3 ?
Selon la CSRD, les entreprises qui doivent déclarer leurs émissions des Scopes 1 et 2 d’ici 2026 ne seront pas obligées de déclarer celles du Scope 3 avant 2027. Toutefois, elles ne pourront fournir qu’une assurance limitée jusqu’en 2029.
Au-delà de cette date, les rapports devront fournir une assurance raisonnable pour l’ensemble des Scopes. Cette extension témoigne de la complexité liée à la mesure des émissions du Scope 3.
Si cette mesure demande un effort important, comprendre les émissions de votre Scope 3 est indispensable pour toute entreprise engagée dans la réduction de son impact environnemental.
Cartographier vos émissions du Scope 3 : par où commencer ?
Établir un inventaire carbone détaillant les émissions générées par votre activité est une étape essentielle pour gérer efficacement vos émissions du Scope 3.
Cela commence par le choix d’une année de référence – une base de comparaison contre laquelle seront mesurées les futures réductions d’émissions.
Cette année de base doit être choisie avec soin pour refléter une activité commerciale typique. Les données doivent être fiables ; en cas de changements opérationnels majeurs, comme des fusions, il peut être nécessaire de recalculer cette base.
Une fois l’année de référence définie, on utilise des facteurs d’émission pour calculer la quantité de GES émise. Un facteur d’émission est un taux indiquant la quantité de GES émise par unité d’activité, comme la consommation de carburant ou la fabrication d’un produit.
Le choix de la méthode d’application des facteurs d’émission est crucial pour la précision de votre inventaire carbone.
Utiliser les facteurs d’émission pour calculer votre empreinte carbone
Le calcul des émissions du Scope 3 peut s’appuyer sur plusieurs méthodes, chacune présentant ses avantages et limites.
Méthode basée sur les dépenses
Cette méthode consiste à multiplier le montant dépensé pour des biens ou services par un facteur d’émission moyen pour ce type de dépense. Elle est simple et facile à mettre en œuvre, mais manque de précision et n’est pas idéale pour des entreprises souhaitant des données très justes. Elle est surtout recommandée dans les catégories où les informations détaillées font défaut, ou en phase initiale de reporting.
Méthode basée sur les moyennes physiques
Plus précise, cette approche repose sur les quantités physiques de biens ou services multipliées par un facteur d’émission pertinent. Plus vos données sont détaillées, plus cette méthode est fidèle. Par exemple, au lieu d’utiliser un facteur moyen générique pour un meuble, décomposer les émissions liées aux matériaux spécifiques – bois, métal, plastique – améliore la précision.
Méthode spécifique aux fournisseurs
La méthode la plus fiable utilise des données fournies directement par les fournisseurs, tant pour les quantités que pour les émissions associées à leurs produits. Cette méthode produit les résultats les plus précis, mais dépend de la capacité des fournisseurs à fournir ces données, ce qui exige une collaboration étroite.
Face aux difficultés de collecte exhaustives, une méthode hybride combinant données fournisseurs et autres approches peut être utilisée pour combler les lacunes.
Quels outils pour simplifier le reporting des émissions du Scope 3 ?
Face à la complexité de la mesure et du suivi des émissions du Scope 3, de nombreuses entreprises adoptent des plateformes intégrées de gestion carbone et de comptabilité environnementale pour faciliter la tâche.
Une telle plateforme consolide les émissions de GES issues des différentes sources selon les Scopes 1, 2 et 3, utilisant diverses méthodologies de calcul. Ces outils simplifient le reporting et permettent de suivre efficacement l’impact environnemental de votre organisation dans le temps.
Les critères clés dans le choix d’une plateforme incluent la scalabilité, la facilité d’utilisation – notamment pour l’intégration des données –, ainsi que le support et la formation proposés aux collaborateurs et parties prenantes. Certaines plateformes proposent même un accompagnement pour garantir la conformité aux exigences réglementaires et normatives telles que la CSRD, le Protocole GES ou encore le SFDR.
Déverrouiller les bénéfices d’un reporting complet des émissions
Au fond, déclarer ses émissions du Scope 3 dépasse la simple obligation réglementaire. C’est aussi se donner les moyens de construire une entreprise plus durable et résiliente.
En dressant un panorama complet de vos impacts environnementaux, vous offrez de la transparence à vos parties prenantes, identifiez les zones à forte intensité carbone, définissez vos priorités d’action et fixez des objectifs clairs de réduction.
En calculant vos émissions de Scope 3 avec la plus grande précision possible, vous contribuez à améliorer la collaboration dans votre chaîne de valeur et à générer des gains durables en matière de durabilité.
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1 Hadziosmanovic, M., Rahimi, K. and Bhatia, P. (2022) Trends show companies are ready for Scope 3 reporting with US Climate Disclosure Rule, World Resources Institute. Available at: https://www.wri.org/update/trends-show-companies-are-ready-scope-3-reporting-us-climate-disclosure-rule (Accessed: 07 October 2024).
